Ateliers de la fiction TV 2012 à La Rochelle
Nous étions 3 chef opérateurs du son invités à La Rochelle cette année parmis les trios des autres métiers.
Les ateliers de la fiction TV :
Après une demie journée d’entrée en matière, les 50 techniciens se répartissent en 4 ateliers autour des présentation des producteurs et Scénaristes étrangers des 4 pays invités: Allemagne, Suède, Angleterre et Canada/Québec.
Voici nos trois minis comptes rendus:
Pour l'angleterre, Bernard Borel:
En préambule des ateliers, présentation de la situation en Angleterre :
4 chaînes de TV bien différenciées, caractérisées : BBC (pas du tout de pub)-Chanel 4-H2M-Sky
Deux sortes de productions :
-Les soap, très populaires, 4 fois par semaine.
-Les séries Anglaises de fiction : Drame historique ou littéraire- policier- médical
La tradition anglaise pour ces séries est de faire appel à un seul auteur : donc pas plus de 6 épisodes par an et assez forte originalité des projets. Les chaînes laissent une assez grande liberté aux auteurs.
Mais attention ! beaucoup de séries sont néanmoins nulles (dixit le scénariste)
Le problème avec une série qui fonctionne bien : ça ne suit pas après. 6 épisodes ce n’est pas assez. Problème assez similaire en France.
Les droits restent entièrement la propriété des producteurs ( en France, les chaînes les détiennent pour un temps)
La part du budget allouée à l’écriture est plus importante que dans les autres pays européens : 5% environ (1% en Espagne,2% en Alemagne, 3 à 4% en France)
Le marché international est bien sûr beaucoup plus important qu’en France.
En Angleterre le métier de scénariste TV est très prestigieux. La TV est considérée comme une part essentielle de la culture.
Les formats : 26mn et 52mn
Le rôle du réalisateur est moindre qu’en France. Le Production Designer suit le projet de bout en bout. C’est un représentant de la production, jamais l’auteur.
Lors des discussions en atelier :
Les échangent tournent beaucoup autour de la qualité des scénarios et de la formation des scénaristes : il faut apprendre à travailler en pool et former des showruner ou des producteurs artistiques, capables de suivre les séries de bout en bout. Le contrat d’exclusivité pour les auteurs est évoqué, pour leur permettre de se consacrer entièrement à leur série ( très peu courant en France). La difficulté de prendre des scénaristes en stage est soulignée.
Patrick Buckley ,le scénariste Anglais, nous sidère en soulignant notre incapacité à exploiter notre fond culturel, en particulier littéraire. Le producteur rappelle qu’aux USA les références dans le domaine historique et cape et épée sont française (Victor Hugo, Dumas…) Les anglais font très régulièrement de nouveaux Robin des Bois, Sherlock Holmes, Jane Eyre … innovants et qui marche très bien.
« Engrenages » semble être la référence, à la fois bien écrit, très français, et intéressant pour les anglo-saxons.
Les diffuseurs anglais respectent mieux les scénarios, beaucoup moins d’interventions tardives.
Certains points particuliers de la production française sont évoqués :
-améliorer la préparation et la relation diffuseur/production
-une série doit avoir un « papa », un interlocuteur principal/superviseur +ou- auteur
-les lectures artistiques et techniques sont essentielles en prépa
-améliorer le calibrage en durée des scénarios (souvent trop longs)
-renforcer la collaboration auteurs/réalisateur pour une meilleure prise en compte du montage et des contraintes de tournage.
-mieux prendre en compte les nouvelles technologies pour le tournage et la post-prod
-importance des débriefings (diffuseur/producteur/réalisateur/auteur) pour améliorer les nouveaux épisodes
-prendre en compte la post-prod dès la prépa
Pour résumer (Steven Bawol, le producteur anglais) :
-Communication
-Adaptation
-Evolution
On termine sur une note optimiste : les séries américaines s’épuisent, les meilleures ont été diffusées, les nouvelles ne sont pas à la hauteur, le public va se lasser. Chez les professionnels les mentalités évoluent et les compétences aussi. Il y a (aurait ?) une véritable opportunité à saisir pour la série française.
Pour le Canada/Québec, Pierre Gauthier:
Ce que l'on peux retenir de cette atelier, c'est que sur le fond nous avons les mêmes problèmes , mais que sur la forme cela diffère grandement.
- tout d'abord il faut reconnaître que les pouvoirs publiques québécois ont imposés au chaînes ( qu'elle soit public ou privé ) un quotas de diffusion important... et en prime Time ... Bonne chose !!!
- le rapport entre producteur et diffuseur est beaucoup plus équilibré qu'en France , si nos diffuseurs financent entre 80 et 98% de la fiction française les diffuseurs québécois eux, financent qu'entre 25 et45 % du budjet finale d'un film, le reste, venant de montage financés par des fonds d'aide , des crédits d'impôts, des fonds régionaux ... bref le rapport de force s'en trouve beaucoup plus équilibré ouvrant même vers une réel collaboration entre producteur/ diffuseur/ créateur scénariste .
- d'autre part, nos représentants québécois ont été surpris du manque de transparence des lignes budgétaire dans la fabrication d'un projet de fiction , quelque soit le format ( unitaire, série, programme court...) au Canada les productions sont soumise à une rigueur budgétaire bien plus grande. Les marges producteur sont limités et connus ... Au moins par les différents financiers ...ce qui n'est pas le cas en France.
- quant à la communication, comme dans les autre ateliers nous avons pu remarquer que nous avion des progré à faire, au Québec à l'initiative de la production, différent type de lecture sont faite, dès le début des projets ... avec un plus grand nombre de chef de poste, créant ainsi très rapidement une relation d'intéressement au projet, un esprit d'équipe ... À creuser
- les scénariste sont présent bien plus longtemps dans la chaîne de fabrication d'un film et disponible pour toute réécriture , jamais un réalisateur ou un producteur se permettrait de modifier le script sans accord préalable du scénariste.
- nos invités canadien ont soulevé un point intéressant sur l'ambiguité bien française du mélange entre industrie et art... Au Canada il serait inimaginable pour une production qui aurait eu une commande d'un unitaire de 90 mn de livrer un film de 85 mn ou de 95 mn sous prétexte de créativité !!! Si il faut couper on coupe s'il faut récrire on récrit s'il faut reshooter on reshoote !!!
Un peu d'humilité
- nous avons fait aussi le même constat : une fiction ( qu'elle que soit son format ) est souvent très mal traitée (même avec l'imposition des quotas prime Time au Canada) face à des émotion à succé type " les enfants de la télé" ou autre réalité show musical...
- pour finir nos invités canadien on été surpris du manque de starisation des acteurs Tv
Au Québec les acteurs participent non seulement au film mais à sa promotion dans des proportion bien plus grande se chez nous...à quand les portes clef mimi matty !!!
Pour l'Alemagne, Olivier le Vacon:
- Le volume de production allemand est très important: 8 millions d’euros pour la fiction à la TV publique ( 2 en France).
Leur redevance TV est de 204€ par famille ayant une TV ou non.
La population est de 20 millions en plus que chez nous.
- Les coûts de productions sont sensiblement les même qu’en France ou un tout petit peu moins chers.
- Beaucoup de formats différents quotidiens, access, serie TV, téléfilms, récurents et événements.
- 120 à 150 films de cinéma par an.
- Une idée que le producteur à organisé pour ses productions: une pré-réunion scénariste/réalisateur/producteur/et tous les chefs de postes avant le commencement de la préparation d’un film afin de mettre tout sur la table, et de résoudre les problèmes le plus tôt possible.
- Les scénarios sont livrés 3 semaines maxi avant le tournage.
- Idée de formation scénariste/réalisateur/producteur/et tous les chefs de postes aux nouvelles technologies.
Pas de représentants du son avec la Suède, mais quelques éléments ici retranscrits lors de la réunion finale:
- la série prend le pas sur l’unitaire.
- l’écriture est sous-payée.
- Place du Show-runner ou du producteur exécutif pour faire la liaison entre les différents métiers et la continuité entre les épisodes et les saisons.
- Identité visuelle de la série.
- La France est le pays qui diffuse le plus de série étrangère en prime time.
- pour les séries françaises, 20% seulement des projets arrivent à la 3eme saison.
En conclusion, le travail fût studieux, du matin...
Au soir ....
Et pour le Compte rendu officiel du festival de ces ateliers, c'est juste en dessous :

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